Affaire Boko-Homeky : Les avocats dénoncent une manipulation judiciaire et juridique orchestrée par le Parquet
Affaire Boko-Homeky : Les avocats dénoncent une manipulation judiciaire et juridique orchestrée par le Parquet L’affaire opposant le ministère public à Olivier Boko et Oswald Homeky a pris un nouveau tournant avec les révélations des avocats de la défense. Dans un communiqué de presse publié ce 22 janvier 2025, les avocats dénoncent une “manipulation flagrante” des textes de loi par le Parquet spécial de la Cour de Répression des Infractions Économiques et du Terrorisme (CRIET), pointant du doigt des “violations délibérées” du cadre juridique applicable au procès.

Une composition de la Cour irrégulière selon la défense

Dès l’ouverture du procès le 21 janvier 2025, la défense a soulevé une irrégularité   liée à la composition de la chambre de jugement. Conformément aux dispositions de l’article 254 du Code de procédure pénale, la juridiction en matière criminelle doit être composée de cinq magistrats (un président et quatre assesseurs), alors que la chambre de jugement n’en comptait que trois. Cependant, le Parquet spécial, dans un communiqué largement relayé sur les réseaux sociaux, a invoqué l’article 6 de la loi n°2020-07 relative à la CRIET pour justifier cette composition. Mais selon les avocats, le texte a été “tronqué et sorti de son contexte”, car il concerne les audiences ordinaires et non les sessions criminelles, convoquées par une ordonnance spécifique du Président de la CRIET. « Il s’agit ici d’une session criminelle spécialement convoquée et non d’une audience ordinaire, comme tente de le faire croire le Parquet », précisent les avocats, en dénonçant un “amalgame juridique” qui jette une ombre sérieuse sur la régularité du procès.

Une stratégie de discréditation de la défense ?

Face à ces dénonciations, le Parquet a qualifié les actions des avocats de la défense de “manœuvres dilatoires” visant à entraver le bon déroulement du procès et à discréditer la justice. Une accusation que rejettent catégoriquement les avocats d’Olivier Boko et Oswald Homeky, qui estiment que l’objectif réel est d’éviter tout débat public sur le fond de l’affaire. Selon eux, cette attitude reflète une volonté manifeste de “faire passer en force une procédure viciée”, sans tenir compte des droits de la défense et des principes fondamentaux du procès équitable.

Un procès sous haute tension

Depuis le début de cette affaire, les accusés subissent des conditions de détention dénoncées comme “inhumaines”, avec un isolement total 24h/24, en violation des droits fondamentaux. De plus, plusieurs irrégularités, telles que l’absence de procès-verbaux pour certains actes, le rejet systématique des demandes d’instruction complémentaires, et l’ajout suspect d’infractions non contenues dans les poursuites initiales, ont été relevées.

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